Contamination environnementale aux PFAS: fin de l'enquête sur les valeurs de référence en Wallonie, perspectives à l'horizon 2023
En 2021, l'AFSCA a effectué un vaste contrôle de fond sur les aliments d'origine végétale et animale provenant de zones de Flandre1 qui peuvent être considérées comme non contaminées. En 2022, l'AFSCA a réalisé un exercice similaire en Wallonie. L'objectif de cette étude était d'obtenir une image de la présence de PFAS dans les produits alimentaires commerciaux originaires de Wallonie, plus spécifiquement des zones où il n'y a pas de contamination historique connue par les PFAS2. Tous les résultats d'analyse sont inférieurs aux normes européennes qui s'appliqueront à partir de 2023. Les résultats seront transmis à l'EFSA.
Au total, 106 échantillons d'animaux ont été prélevés et analysés pour les quatre PFAS considérés par l'EFSA comme importants dans l'exposition aux PFAS par voie alimentaire (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS) et leur somme. 30 échantillons ont été prélevés sur des œufs (de poulets avec et sans exposition extérieure), 10 échantillons de lait et 66 échantillons de viande (poulets et porcs avec et sans exposition extérieure et bovins). Sur la base des résultats des produits animaux, il a été décidé de ne pas effectuer d'échantillonnage supplémentaire des produits végétaux.
Des traces de PFAS ont été trouvées dans 7 des 106 échantillons, mais les niveaux sont inférieurs aux futures normes européennes. Il a donc été possible de conclure que les exploitations concernées ne doivent prendre aucune mesure supplémentaire pour le moment et que les produits sont propres à la consommation.
L'AFSCA poursuit ses contrôles en 2023
Les entreprises alimentaires doivent veiller à ce que leurs produits soient conformes à ces nouvelles normes. Avant tout, ils sont responsables des produits qu'ils mettent sur le marché. Les entreprises doivent tenir compte d’une éventuelle contamination environnementale dans leur autocontrôle. L'AFSCA a publié des lignes directrices qui peuvent aider ces entreprises ayant des indications selon lesquelles elles sont situées dans des zones pouvant être contaminées par des PFAS, à contrôler leurs produits.
L'AFSCA effectue depuis plus de 10 ans une surveillance générale des PFAS dans la chaîne alimentaire. Ce suivi via le "programme général de surveillance" se poursuivra en 2023. Il s'agit d'analyses de produits indépendamment de leur origine (c'est-à-dire un échantillonnage aléatoire partout en Belgique).
En outre, l'AFSCA prévoit également un suivi ciblé des exploitations situées dans les zones délimitées par les régions. A cette fin, l'AFSCA vérifiera tout d'abord si les entreprises de ces régions tiennent effectivement compte de la pollution environnementale dans leur autocontrôle. Une cinquantaine d'échantillons de produits animaux seront également prélevés pour vérifier s'ils répondent aux futures normes européennes.
L'AFSCA est en contact étroit avec les autorités concernées et a participé aux groupes de travail PFAS coordonnés par la Flandre dans le cadre de son expertise dans le domaine alimentaire. Dans le cadre de ses compétences, l'AFSCA communique également avec les exploitations agricoles et l'industrie alimentaire via les associations sectorielles.
Le Ministre Clarinval souligne : «J’ai interpellé la Commission européenne à ce sujet et je me réjouis donc de l’arrivée de normes harmonisées en 2023, ce qui permet de garantir une meilleure sécurité alimentaire au sein de l’Union Européenne. Nous pouvons également nous réjouir du fait que les résultats les produits alimentaires testés soient inférieurs à ces futures normes. »
1 Entre août et novembre 2021, 175 échantillons de denrées alimentaires ont été prélevés dans diverses exploitations agricoles en Flandre. Les résultats ont montré qu'il n'était pas nécessaire de prendre des mesures supplémentaires à ce moment-là.
2 Ces résultats n'indiquent pas la présence ou l'absence de zones contaminées. Il est de la compétence des Régions de le déterminer. L'AFSCA veille à ce que les produits mis sur le marché soient conformes à la législation.
Aline Van den Broeck