Débat annuel de l’AFSCA avec ses comités consultatif et scientifique

Risques, opportunités et menaces pour la food safety et la food security liés à la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques

Ce vendredi 24 février, l'AFSCA a organisé sa réunion annuelle avec son comité scientifique et son comité consultatif. De cette manière, les différents acteurs de la chaîne alimentaire sont impliqués dans un débat ouvert où la parole est donnée à la science. Cela stimule la synergie et compréhension mutuelle entre l'AFSCA, le monde scientifique et les représentants des principaux secteurs professionnels, les organisations de consommateurs et les autorités concernées. Les intérêts de tous ainsi que les tendances actuelles et défis de demain y ont fait l’objet de profondes discussions, le tout dans le but de continuer à protéger les consommateurs.

Le thème de cette année s’articulait autour de la réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques : risques, opportunités et menaces pour la sécurité alimentaire et la sécurité des aliments.

Les produits phytopharmaceutiques sont utiles dans le contexte de la sécurité alimentaire car ils permettent de lutter contre les maladies et les insectes des plantes. D'autre part, l'Eurobaromètre 2022 de l’EFSA montre que 40% de la population belge est préoccupée par la sûreté des produits alimentaires sur lesquels on peut retrouver des résidus de produits phytosanitaires.

Le Comité scientifique institué auprès de l’AFSCA publiait en 2022 un avis sur "l’exposition chronique de la population belge aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes". Globalement, sur base des résultats de surveillance de l'AFSCA pour la période 2014 à 2020, le Comité scientifique concluait que l'exposition à long terme des consommateurs belges, y compris les enfants, aux résidus de produits phytopharmaceutiques via la consommation de fruits et légumes ne présentait pas de risque ou n'était pas préoccupante, même en cas de consommation élevée de fruits et légumes. Chaque année, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) contrôle la présence et teneurs de résidus de quelques 600 produits phytosanitaires différents dans plus de 3 000 produits alimentaires. Sur les quelque 14 500 échantillons de fruits et légumes, de céréales et d'autres produits d'origine végétale contrôlés entre 2014 et 2020, 97 à 98% étaient conformes aux limites légales.

En outre, il existe des objectifs européens et nationaux qui visent à assurer une utilisation durable des produits phytosanitaires. Par exemple, le programme 2023-2027 du Plan d'Action National pour la Réduction des Pesticides (PAN) vise à réduire l'utilisation des pesticides et leur impact sur l'environnement et sur la santé publique à travers différentes actions ciblant les professionnels et les particuliers.

Aujourd’hui, plusieurs intervenants ont apporté leur éclairage sur la question. Ainsi, outre le point de vue scientifique, les intérêts et les défis du secteur agricole ont été abordés par le biais d'organisations telles que Belplant, l'Association des coopératives horticoles belges, l'Union professionnelle des agriculteurs ou la Fédération wallonne de l'agriculture. Via Test Achat, les consommateurs ont également pu être représentés dans ce débat.

On peut affirmer à l'unanimité qu'un équilibre doit être recherché et trouvé entre la sécurité alimentaire d'une part, et la sûreté des aliments d'autre part. Tous les acteurs s'accordent sur la nécessité de s'efforcer de parvenir à une utilisation durable des produits phytopharmaceutiques, mais aussi sur le fait qu'il s'agit là d'un défi majeur. Cela nécessite les ressources et le temps nécessaires, et tout le monde doit garder le consommateur au centre de ses préoccupations, à cet égard.

Herman Diricks, CEO de l'AFSCA : "L'AFSCA surveille la présence de résidus de produits phytosanitaires sur les denrées alimentaires dans tous les maillons de la chaîne. Nous jouons pleinement notre rôle mais nous devons oser aller plus loin. ​ Par le passé, nous avons surtout travaillé de manière réactive et aujourd'hui, les pouvoirs publics, et pas seulement l'AFSCA, adoptent une approche proactive. ​ Nous avons déjà franchi de nombreuses étapes, mais nous devons continuer à aller de l'avant, l'innovation technologique jouant un rôle important, dans le cadre d'une culture réelle et globale de la sécurité alimentaire."
Peter Jaeken, représentant de Belplant : "Il est indispensable que l'Europe investisse davantage dans la politique d'innovation afin d’effectivement permettre l’accès des nouveaux produits et technologies au marché européen. Il s'agit d'une étape importante pour concrétiser les ambitions du Green Deal. "
Els Goossens, représentante du secteur primaire : " Le contexte international et le changement climatique sont les véritables défis pour nous, auxquels nous répondons au mieux avec des solutions intégrées. Nous tiendrons toujours compte des maladies et des parasites des plantes et devrons trouver des solutions, mais toujours dans le cadre des normes sanitaires et de la demande sociétale. Le secteur veut faire sa part pour la durabilité, pour une assiette sûre mais aussi riche."
Gwendolyn Maertens, responsable de Test achat: "La présence de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires est en effet une préoccupation majeure pour les consommateurs belges. D'après nos résultats, la limite légale de résidus est rarement dépassée dans le secteur alimentaire. D'autre part, la réduction de l'exposition globale des citoyens aux contaminants environnementaux doit rester une priorité pour les autorités et les secteurs. Une réévaluation des produits phytosanitaires les plus risqués doit également retenir l'attention."

 

Jean-Sébastien Walhin

Porte-parole, AFSCA

 

 

 

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