Pas moins de 29 foyers de grippe aviaire ont touché nos éleveurs de volailles : le Ministre de l’Agriculture et l’AFSCA constatent un triste record en 2022.
En 2022, le virus de la grippe aviaire a généré une année de travail intense pour l'AFSCA, le secteur de l’élevage avicole et les autres acteurs concernés. Pas moins de 29 foyers ont été identifiés et confirmés chez des volailles et des oiseaux captifs. Un triste bilan certes, mais plus limité que dans les autres États membres. Et tout porte à croire que le virus ne disparaîtra pas rapidement en 2023.
Il s’agit plus précisément de 18 foyers qui ont été recensés dans des élevages commerciaux de volailles, 1 foyer dans un parc animalier et 10 chez des éleveurs amateurs. Quelques 220 oiseaux sauvages infectés (compétence des régions) ont également été trouvés dans tout le pays tout au long de l'année. Les canards sauvages, les oies et les goélands ont été particulièrement touchés, et près de 40 rapaces infectés ont également été trouvés. De nouveaux foyers continuent à être découverts en 2023.
En 2022, cela a entraîné près de 4 millions d'euros de frais de fonctionnement pour l'AFSCA et près de 3,9 millions d'euros d'indemnisation par le Fonds sanitaire de lutte contre les maladies animales. Ce fonds de solidarité repose sur le principe du cofinancement par tous les producteurs et acteurs de la filière avicole. Cette solidarité permet d'indemniser les éleveurs de volailles touchés par des foyers de maladies contagieuses des volailles telles que l'influenza aviaire et la maladie de Newcastle.
L'influenza aviaire (IA), ou grippe aviaire, est une maladie virale hautement contagieuse à laquelle sont sensibles probablement toutes les espèces d'oiseaux. Jusqu'à présent, il n'y a pas d'indication scientifique que ce virus H5 soit également dangereux pour l'homme.
Davantage d’infections par la grippe aviaire partout en Europe
L'augmentation du nombre d'infections est observée un peu partout en Europe et proportionnellement encore plus souvent dans les pays autres que la Belgique. Le coupable est le virus H5 hautement pathogène qui circule intensément chez les oiseaux sauvages depuis 3 ans. En raison de sa nature agressive, il provoque de graves maladies chez de nombreuses espèces d'oiseaux. Par conséquent, non seulement les oiseaux migrateurs aquatiques sont touchés, mais aussi d'autres espèces d'oiseaux qui hivernent encore en Europe. Ainsi, ce virus qui apparaissait autrefois de manière saisonnière lors de la migration des oiseaux, circule désormais toute l'année. Par conséquent, le risque d'infection chez les volailles augmente également et de nouvelles infections sont découvertes tout au long de l'année.
Il est important de noter que presque toutes les épidémies sont des "infections primaires". Cela veut dire qu’il s'agit d'infections directement liées aux oiseaux sauvages et non à la circulation du virus entre les élevages de volailles. C'est important, car cela signifie que les mesures imposées par l'AFSCA et les mesures préventives et de biosécurité appliquées par le secteur de la volaille contribuent effectivement à prévenir les infections et la propagation de la grippe aviaire.
La prévention joue un rôle crucial
Les virus H5 ne devraient pas disparaître de sitôt. Il est donc important que chacun prenne des mesures (préventives) pour protéger au maximum nos volailles. Les élevages commerciaux de volailles sont depuis longtemps soumis à des mesures strictes de biosécurité et, depuis le 05 octobre 2022, à une obligation de rester à l'intérieur.
La biosécurité est une priorité pour l'AFSCA et doit encore être améliorée à l'avenir. Dès lors, l'AFSCA travaille avec des partenaires sur un outil informatique permettant de réaliser des audits et d'améliorer ainsi la biosécurité. C'est déjà le cas dans le secteur porcin.
Lorsqu'un foyer est identifié, l'AFSCA établit toujours des zones où des mesures supplémentaires sont d'application. Les zones et mesures actuelles peuvent être consultées ici.
Mesures de protection en Belgique
Actuellement, chaque détenteur professionnel en Belgique est obligé de nourrir les animaux à l'intérieur ou protégés sous des filets. De cette façon, les oiseaux sauvages infectés sont moins attirés vers l'enclos. L'AFSCA conseille vivement à tous les détenteurs particuliers de poules et d'oiseaux d'installer un filet sur le parcours à titre préventif, et ce toute l'année. Enfin, les éleveurs doivent contacter immédiatement leur vétérinaire s'ils constatent une mortalité accrue chez leurs animaux ou tout autre symptôme de maladie.
Les promeneurs qui remarquent un oiseau sauvage mort sont invités à le signaler via le numéro gratuit 0800/99 777.
Les trois règles d'or de l'AFSCA pour protéger vos volailles sont disponibles ici.
Qu'est-ce que le virus de la grippe aviaire ?
L'influenza aviaire (IA), ou grippe aviaire, est une maladie virale hautement contagieuse à laquelle sont sensibles pratiquement toutes les espèces d'oiseaux. Il n'y a pas d'indication scientifique que ce virus H5 soit également dangereux pour l'homme. La nature des symptômes et l'évolution de la maladie dépendent de la pathogénicité de la souche virale, de l'animal affecté, de l'environnement et d'éventuelles autres infections. L'infection peut se produire par contact direct avec des animaux malades ou par exposition à des matières infectées, comme le fumier ou des caisses sales. Une contamination indirecte par voie aérienne est également possible, mais sur des distances relativement courtes.
L'AFSCA et la santé animale
Si l'AFSCA est connue pour ses contrôles tout au long de la chaîne alimentaire, l'agence est également responsable de la prévention et du contrôle des maladies animales réglementées. En ce qui concerne la grippe aviaire, l'Agence travaille en étroite collaboration avec les autorités régionales.
« La situation est alarmante. En Europe, le nombre de foyers dans des exploitations de volailles durant la saison 2021-2022 représente presque le double de la saison 2020-2021. Nous constatons le même tendance en Belgique. Malgré un renforcement des règles de biosécurité, on constate malheureusement que la maladie n’est plus saisonnière, mais devient endémique. En termes de réponse possible, la Belgique soutient le développement d’une possibilité vaccinale au niveau européen, pour laquelle les recherches sont en cours. La Belgique s’attachera à placer ce thème comme l’un des sujets centraux de la Présidence belge du conseil en 2024. Toutefois, ce vaccin ne sera effectif que complémentairement aux mesures de lutte actuelles. J’invite donc tous les acteurs à respecter strictement les mesures préventives, et je reste extrêmement attentif à l’évolution de la situation et continuerai de soutenir nos éleveurs. » - David Clarinval
Aline Van den Broeck